Les fascias, pourquoi sont-ils importants ?

Photo illustrant des outils d'automassages associés à la remise en forme

J’ai été touché par plusieurs problèmes de santé par le passé, des problèmes qui m’ont vraiment bloqué au quotidien. Le premier était lié à l’alimentation et l’hygiène de vie, au sens large du terme. Avant j’étais trop souvent malade et fatigué.

Le deuxième, beaucoup plus gênant et paralysant, est apparu à la suite d’une blessure au genou droit et était principalement physique. J’ai compensé durant plusieurs années et des douleurs sont apparues au genou, puis à la cheville, aux hanches…

J’avais une scoliose fonctionnelle, une névralgie cervico-brachiale, une fissure méniscale, et les douleurs chroniques qui vont avec : fortes douleurs dans la nuque, les épaules, le dos, les hanches et la cheville.

Fin 2017, je suis blessé à l’épaule. J’arrête mes études dans le domaine du sport et démissionne de mon job d’étudiant… Aie ! En arrivant chez moi, j’ai dormi pendant 3 jours !

Le corps avait pris le dessus, je tenais à peine debout… Ça faisait vraiment mal !

À ce moment-là, dans mon esprit, ma vie allait complètement changer et retrouver une bonne condition physique me paraissait impossible.

Fin 2018, j’ai retrouvé la santé et même mieux que ça : j’étais au top de ma forme ! C’était vraiment incroyable. Comment était-ce possible ?

J’étais enfin venu à bout de ce calvaire et il m’a fallu une année entière pour m’en remettre mais à la clef une bien meilleure compréhension du corps physique humain et de ses mécanismes. La solution ? Beaucoup de travail, lecture et questionnements autour de la santé et de la remise en forme.

Ce ne fût pas facile mais j’ai énormément appris de cette expérience et ce qui m’a réellement fasciné dans cette épreuve fût la découverte des fascias et de leur fonctionnement. Je suis passé d’une crispation fasciale dans tout mon corps fin 2017 avec des tissus très raides, parfois même fibrosés ; à des tissus souples, élastiques, répondants et performants c’est-à-dire l’opposé total, fin 2018.

Une chose est sûre, le travail et la pratique payent ! Et rien n’est figé concernant les fascias, nos tissus peuvent se régénérer et retrouver une qualité optimale.

De plus, je remarque que le travail fascial apporte des effets positifs marqués à d’autres endroits du corps (meilleur fonctionnement des organes, baisse de l’inflammation, élimination plus rapide des déchets, mental détendu, sensation de bien-être).

Bien sûr, cela a attisé ma curiosité et m’a complètement changé, moi et ma vision des choses.

Mais alors que sont ces fascias et pourquoi sont-ils importants ?

Peut-on retrouver des fascias en bonne santé et de qualité, même à un âge plus avancé, et comment procède-t’on ?

Pourquoi certains rendez-vous chez votre kiné ne vous paraissent pas très rentables ou ne vous apportent pas les résultats souhaités ?

Que dit la science dans ce domaine ?

J’ai décidé dans cet article de vous parler des fascias, grâce à mon expérience vécue, mais aussi grâce aux nombreuses recherches que j’ai pu faire ces dernières années sur le sujet, afin d’informer celles et ceux qui veulent retrouver la santé ou être en meilleur forme physique.

Cet article vise aussi à aider les personnes souffrantes de maux physiques, douleurs, et problèmes de santé chroniques qui souhaitent y voir plus clair et comprendre un peu mieux leur corps. La plupart de ces personnes ont les clefs en mains et ont la possibilité de guérir par elles-mêmes de maladies chroniques qui paraissent souvent insurmontables. Nous verrons également l’intérêt du travail myo-fascial pour traiter des maladies graves telles que le cancer.

1 – Les fascias

Les fascias sont des membranes qui enveloppent et traversent toutes les structures du corps : os, muscles, organes, systèmes nerveux et vasculaires…

Ils forment une matrice tridimensionnelle semblable à une toile d’araignée qui apporte un soutien structurel à ces tissus. Les fascias concernent tous les tissus conjonctifs fibreux y compris les aponévroses, les ligaments, les tendons, les capsules articulaires et tous les autres tissus reliant les différentes structures entre elles (muscles avec organes, muscles avec tendon etc.).

Ce tissu conjonctif joue un rôle dans de nombreux mécanismes physiologiques comme la nutrition des cellules ou encore l’immunité et a la particularité d’être très sensible aux différents stress, physiques et psychologiques.

S’il subit un stress, le fascia se crispe et se rétracte. La chaîne antérieure profonde est de loin la chaîne musculaire la plus réactive au stress psychologique. Cette chaîne musculaire a un rôle respiratoire et stabilisateur important ainsi qu’un rôle moteur secondaire.

Si les fascias restent crispés trop longtemps, ils peuvent entraîner des douleurs articulaires ou musculaires mais peuvent également perturber le bon fonctionnement des organes, ralentir la circulation sanguine, ou empêcher les cellules du corps de bien communiquer entre elles.

De par leur rôle d’agent communicants avec le cerveau grâce à leurs nombreux mécanorécepteurs, des fascias trop raides perturbent la proprioception c’est-à-dire l’ensemble des informations nerveuses transmises au cerveau, qui permettent de réguler la posture et les mouvements du corps.

Les fascias sont composés de fibres collagènes et d’un liquide extracellulaire où l’on trouve de la lymphe, qui contient des cellules immunitaires.

Des fascias élastiques permettent donc une meilleure réponse immunitaire en cas d’attaque ou d’infection.

Pour rester en bonne santé, les fascias ont besoin d’un apport en eau régulier. L’eau représente plus de 60 % du poids des fascias et des muscles.

Image qui montre la ressemblance entre les fascias et une toile d'araignée

2 – Pourquoi est-ce que les fascias se crispent ?

Un manque de mouvement ou à l’inverse une sollicitation exagérée (sport trop intense, trop fréquent, métier physique, mouvements répétitifs), une hydratation insuffisante, une situation chroniquement stressante, un traumatisme ou une maladie comptent parmi les facteurs qui impactent l’élasticité des fascias.

La fibre élastique commence à se rigidifier et à s’épaissir ce qui influence négativement la région affectée. Cette région perd en fonctionnalité et en mobilité ce qui réduit le transport lymphatique, l’élimination des déchets et entraîne des restrictions de mouvement, des douleurs et de l’inflammation.

Les enfants et jeunes adultes ont des fascias plus souples, qui comportent moins d’adhérences, car ils ont tout simplement moins vécu ! Ils ont également une meilleure immunité comparée aux personnes âgées.

Finalement, les fascias représentent la mémoire corporelle de nos expériences, de nos blessures et traumatismes.

Le fondateur du concept de l’ostéopathie, Andrey Taylor Still, avait déjà établi un lien entre le cancer et le fascia il y a plus de 100 ans et aujourd’hui des études épidémiologiques montrent que les personnes atteintes d’une fibrose importante, comme la sclérodermie, ont un taux de cancer beaucoup plus élevé (Hélène M.Langevin, Patricia Keely, Connecting (T)issues : How Research in Fascia Biology Can Impact Integrative Oncology / L.Berrueta, J. Bergholz, Stretching Reduces Tumor Growth in a Mouse Breast Cancer Model).

Les scientifiques se sont aperçus que le cancer et les tissus environnants deviennent plus rigides. La souplesse des fascias devient donc un facteur important pour rester en bonne santé.

De plus, nous savons aujourd’hui que la contraction musculaire augmente également la circulation sanguine et lymphatique, et que l’exercice modéré permet une réponse immunitaire plus efficace. (D.Mccarthy, M.Dale, The leucocytosis of exercise – A review and model. Sports Medicine, 1988 / Nieman DC. Exercise, upper respiratory tract infection, and the immune system. Med.Sci.Sports Exercice. 1994).

Les personnes qui font de l’exercice, en particulier la musculation, sont moins susceptibles de mourir d’un cancer ou d’une autre maladie déjà présente.

Plus l’activité musculaire est importante et plus le muscle utilise le glucose de l’organisme, au détriment des cellules tumorales qui se retrouvent privées de sucre. En effet, le muscle semble prioritaire à l’effort et pendant la récupération sur les cellules tumorales.

Voici une vidéo courte explicative : https://youtu.be/8ugWvhf0f2A

Le muscle est également un « réservoir d’acide aminé important » dans lequel notre système immunitaire puise ses ressources, d’après la chercheuse Canadienne en nutrition, Carla Prado. De ce fait, en travaillant nos muscles régulièrement, nous pouvons lutter contre la prolifération des cellules tumorales.

Les connexions complexes entre les fascias et le cancer font actuellement l’objet de nombreuses études scientifiques.

3 – Les solutions

Nous pouvons retrouver des fascias de très bonne qualité si nous le voulons vraiment, même à un âge avancé, et même avec un passé sportif compliqué marqué par des douleurs et des blessures.

Une reprise sportive est toujours possible même si les dernières tentatives ont échoué. Très souvent les personnes échouent car elles oublient deux facteurs pré-reprises clefs : la respiration et la mobilité.

Image qui représente une séance de travail myofascial du type yoga

Lors d’une reprise sportive, à un âge avancé ou après une longue période d’inactivité, ces deux éléments sont PRIORITAIRES par rapport au renforcement musculaire ou autres activités musculaires :

  • la respiration :

La respiration doit être profonde et abdominale, on l’appelle respiration diaphragmatique. Elle est une action physique car elle mobilise les muscles de la chaîne antérieure profonde qui se contractent et s’étirent pendant le mouvement. Les différentes techniques respiratoires de gestion du stress sont toutes intéressantes et permettent de gagner en souplesse mais le plus important est de respirer lentement et profondément, peu importe la méthode.

  • la mobilité :

– bouger plus : marcher, routines de mobilité articulaire, jardiner, bricoler etc.

– les auto-massages : rien ne les remplace. Ce sont les seuls qui peuvent réellement enlever les nœuds de tension ainsi que les adhérences profondes. Aller chez le kiné deux fois la semaine ne suffit pas même si les séances sont longues car le plus important les concernant reste la fréquence. 30 minutes par jour est donc mieux que 1h30 deux fois la semaine.

Au début, les tissus les plus raides ont du mal à se détendre et il faut absolument persévérer. Il faut parfois attendre deux ou trois semaines avant d’obtenir ses premiers résultats.

– Les étirements : s’étirer apporte de nombreux bénéfices en matière de souplesse et améliore la circulation sanguine. Son action est cependant limitée, notamment sur les adhérences et les triggers points.

Reprendre le sport doit se faire ensuite de manière très progressive c’est-à-dire deux fois la semaine pendant quelques semaines, puis trois fois la semaine les semaines suivantes, puis quatre.

L’idéal étant de combiner un travail de renforcement musculaire à un travail d’endurance fonctionnelle. Les fascias aiment la variation, donc variez vos mouvements et variez les sports !

Conclusion : 

Les fascias compartimentent chaque structure de notre organisme tout en les reliant entre elles et relient parfois des structures très éloignées.

Leur souplesse permet une meilleure circulation lymphatique qui joue un rôle majeur dans la réponse immunitaire et dans les processus d’élimination des déchets et toxines du corps.

Ils réagissent aux stress physiques et psycho émotionnels et se tendent en conséquence. Des fascias devenus trop raides peuvent perturber ces structures physiques, mais peuvent également amplifier un mal-être psychologique !

Rappelez-vous bien ceci : la respiration est une action physique qui a un impact puissant sur le psychisme en cas de mal-être (lien entre péricarde, fascia du cœur et émotions – Le cœur : un organe complexe et intelligent). Les fascias se révèlent être au croisement entre le corps physique et les émotions.

Compte tenu des découvertes scientifiques réalisées dans ce domaine, il est essentiel aujourd’hui de bien les comprendre si nous souhaitons vivre longtemps et en bonne santé. Idéalement, nous devrions bouger régulièrement mais ne pas oublier non plus de varier ses mouvements. Oublions donc les séances de musculation trop longues et répétitives qui fatiguent nos tendons et nos articulations…

À l’inverse, varier les sports, les angles de travail et les vitesses de contractions !

Bougez régulièrement tout en variant le plus possible et vous verrez que votre énergie ne sera plus du tout la même.

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